Le nouveau CMP 2006 est entré en vigueur le 1er septembre 2006¹. Notons que beaucoup de mesures prises dans le CMP 2006 sont des transpositions de directives européennes.
Ce nouveau code, le troisième en cinq ans (2001, 2004, 2006), était annoncé comme très favorable pour les PME. Il est indéniable que pour le bon fonctionnement de la commande publique, les PME sont indispensables. Jérôme Grand dEsnon, directeur des affaires juridiques du Minéfi, en charge de la rédaction du CMP 2006 affirme que : « Il est indispensable de maintenir laccès dun tissu de PME à la commande publique, car ce qui fonde la commande publique, cest la concurrence. [
] La présence des PME dans lachat public nest donc pas seulement une question déconomie générale, cest une question fondamentale concernant la santé de lachat public lui- même.²»
Cette volonté de faire des PME des acteurs majeurs de la commande publique a contribué à intégrer dans le CMP 2006 des mesures les favorisant.
- les administrations sont obligées de passer tous les marchés par lots séparés, dans la mesure où cela ne présente pas dinconvénient sur lobjet du marché. En divisant les appels doffres, il sera plus facile pour les PME de répondre à un ou plusieurs lots plutôt quà la globalité des lots. Cest lallotissement. (Article 10 du CMP 2006.)
- Les garanties sur la solvabilité financière et économique des entreprises seront proportionnées à lappel doffres traité. Les administrations ne pourront plus demander des spécificités disproportionnées par rapport au marché traité par lentreprise. De nombreuses PME ne seront plus éliminées faute de garanties énormes demandées par ladministration.(Article 45 du CMP 2006.)
- Les entités adjudicatrices ont la possibilité de fixer un nombre maximum dentreprises qui peuvent répondre à un appel doffres. Une nouvelle mesure autorise les acheteurs à fixer dans cette procédure un nombre minimum de PME qui seront admises à présenter une offre. Il ne sagit pas ici dattribuer une part des marchés publics aux PME, mais juste de réserver une place pour quelles présentent leurs offres, lorsque le nombre de candidature est limité.(Article 60 du CMP 2006.)
- Lorsquune entreprise ne disposera pas de référence de même nature que le marché auquel elle concoure, ladministration ne pourra pas léliminer à cause de ce critère. Ladministration devra tenir compte de la candidature de la PME en analysant ses capacités techniques et professionnelles. Cet article est un signal fort, encourageant les PME nayant pas dexpérience ou qui nont jamais répondu à un appel doffres à se lancer à la conquête de la commande publique.(Article 52 du CMP 2006.)
- Dans les critères de sélection du candidat répondant à lappel doffres, les administrations peuvent pondérer la proportion du marché que lentreprise compte sous-traiter à des tiers, notamment à des PME. Cette proposition favorise les PME indirectement. Ainsi des PME qui ne répondent pas aux appels doffres peuvent se voir mises en relation avec ladministration par le biais de la sous-traitance.
A ces mesures mises en place pour favoriser laccès des PME, nous pouvons signaler que la dématérialisation des candidatures facilite les démarches des plus petites entreprises