Pour réussir à aborder le sujet, il faut d'abord définir ce qu'est l'erreur matérielle, en
matière d'attribution de marché public.
Au préalable, il faut bien comprendre que l'erreur matérielle peut être commise par l'acheteur,
mais également par le pouvoir adjudicateur, ou la commission d'appel d'offres.
Une erreur matérielle, cela peut autant être une erreur portant sur le prix, qu'une interversion
lors de l'attribution. A partir du moment où cela n'a pas été fait de manière intentionnelle, la
juridiction compétente peut tout à fait statuer pour rétablir la situation, sans que cela
engendre des conséquences fâcheuses pour les parties.
Les Cours Administratives d'Appel, compétentes pour statuer sur ce type d'erreur, prennent en
général des jurisprudences à des fins de conciliation, que la pure erreur matérielle soit du
fait du candidat, ou de l'adjudicateur.
Les cas d'erreur matérielle peuvent ainsi entacher une procédure de nullité. Ce qui conduit
parfois à réexaminer les dossiers, même lorsque la décision avait pu être prise. C'est le cas,
notamment, lorsque l'adjudicateur a averti, par erreur, un candidat de l'obtention du marché,
alors que toute la procédure contenait des erreurs matérielles. Cela est tout aussi vrai
lorsqu'il s'agit d'une erreur portant sur les prix.
Tout dépend, en fait, du stade d'avancement de la procédure. Pour que le recours puisse
intervenir sans que cela ait des conséquences importantes. Pour la sauvegarde du marché.
Lorsqu'il s'agit d'une pure erreur matérielle, le motif d'intérêt général ne se justifie pas. Le
pouvoir adjudicateur a la possibilité de demander le retrait des clauses entachées d'erreurs
matérielles, afin de préserver le marché, pour permettre de poursuivre le marché dans des
conditions normales.
Que ce soit en matière de proposition, ou d'attribution, la bonne foi des parties doit
clairement être démontrée, pour s'autoriser à continuer la procédure en toute confiance, de part
et d'autre.
Dans tous les cas, il semble indispensable d'informer par un courrier les parties des tenants,
et des aboutissants du dossier. La décision de rejet d'une offre, en matière de pure erreur
matérielle, pour quelque motif que ce soit, doit être expliquée, et surtout justifiée. Les
décisions qui en découleront devront être motivées par la bonne marche de la procédure.
Certaines situations constituent des décisions individuelles créatrices de droit, engendrant la
notification d'un rejet d'attribution du marché. Cela amène souvent à apporter des corrections
en vue d'une nouvelle procédure, annulant et remplaçant la précédente.
Il semblerait que cette solution soit la meilleure, lorsque la procédure a eu à subir les
conséquences d'une erreur matérielle.
Pour aller plus loin :
- Les avocats de droits publics
- Les offres non recevables (inacceptables, irrégulières et inappropriées)
- Constituer un dossier de candidature de qualité
- Veille dans les marchés publics
L'erreur matériel dans l'attribution d'un marché public
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