Pandémie, ports embouteillés, Brexit, … les chaînes de production et d’approvisionnement sont fragilisées et la logistique est à la traîne. Une situation transitoire ? Pas si sûr. La semaine dernière, les dirigeants du FMI, du G20 et du G7 Finances se sont réunis sur ces difficultés qui pèsent désormais sur la croissance mondiale et génèrent une flambée des prix des marchandises, des matières premières et des frais d’expédition. En cause : la concurrence de plus en plus virulente sur les matières premières, la persistance des contrôles sanitaires renforcés et chronophages, la pénurie de main d'œuvre et de chauffeurs routiers en Grande-Bretagne mais aussi l’effet à retardement du blocage du Canal de Suez .
Tous les secteurs touchés
L’ensemble des marchés sont concernés et le secteur du BTP reste directement impacté : le gouvernement français a d’ailleurs mis en place un “comité de crise” pour lutter contre les opportunistes qui profitent de la situation en organisant les pénuries et en augmentant ainsi les prix
Objectif indépendance
La solution? Selon Bruno Lemaire, Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, la clé réside dans la réduction de la dépendance à la Chine : “Dépendre de la Chine était acceptable avant la crise pandémique. Cela ne l’est plus” s’est-il exprimé la semaine dernière lors du G7 Finances. A long terme il s’agira de re-créer des chaînes de valeur internes pour les produits stratégiques. En attendant que les usines asiatiques reprennent leur rythme, il s’agira surtout de prendre son mal en patience si des alternatives rentables ne peuvent être identifiées.
Quel impact sur la commande publique ?
Dans la pratique, les délais d’acheminements et la fluctuation des prix ont eu un impact immédiat sur les marchés en cours d’attribution : actualisation des prix, annulation des marchés, décalage des dates de validité des offres et ré-ouverture de négociation. Par ailleurs, les secteurs très touchés pâtissent du décalage de lancement de nouveaux marchés et a fortiori de commandes. Les acheteurs et notamment les collectivités décalent leurs appels d’offres afin d’éviter de prendre de plein fouet une augmentation du coût de leurs projets en attendant une amélioration.