En juin dernier, la loi rétablissant la confiance dans l’action publique (ou loi de moralisation de la vie publique) avait attiré notre
attention quant aux effets qu’elle pourrait avoir sur les marchés publics. Dans
la nuit du 28 au 29 juillet 2017, l’Assemblée nationale a voté le projet de loi
ordinaire, nous apportant les premiers éléments de réponse.
La mesure principale concernant les marchés publics porte
sur l’exercice par les députés et sénateurs d’activités de conseil en parallèle
de leurs fonctions parlementaires. Il leur sera interdit de conseiller des
sociétés impliquées dans des marchés publics à partir du début de leur
mandat. Cette mesure permettrait donc d’éviter les conflits d’intérêt et d’améliorer
la transparence des procédures, puisqu’elle séparerait définitivement les
parlementaires et la commande publique.
La corruption ayant toujours été un problème dans la
commande publique, cette mesure s’annonce comme une bonne nouvelle. Coûtant
très cher chaque année au contribuable, de nombreuses mesures sont mises en
place pour lutter contre la corruption et limiter les coûts qu’elle engendre.
La dématérialisation des procédures a, par exemple, permis de faire un pas en
avant à ce sujet. En effet, plus les procédures sont informatisées, plus il est
compliqué de contourner les règles de procédure.
Adopté à 319 voix contre 4, le projet de loi de moralisation
de la vie publique doit maintenant être étudié par chacune des chambres du
parlement en attendant que celles-ci trouvent un accord sur le texte final. Il
sera donc encore modifié de nombreuses fois au cours de débats à l’Assemblée et
au Sénat, mais il est intéressant de constater dès à présent que les marchés
publics seront sans doute concernés par cette loi. Nous reviendrons sur ce
texte lorsque de nouvelles informations seront publiées.