« L’humanité vit désormais à crédit ». C’est ainsi
que le député M. Loïc Prud’homme s’est adressé le 2 août 2017 dans sa question
au ministre de l’Agriculture, M. Stéphane Travert. Les ressources que peut
produire la Terre en un an ont été consommées en moins de 7 mois en 2017. Face
à ce bilan, le député a déclaré qu’il n’était plus possible pour notre environnement de continuer avec
des modes de production tels que ceux utilisés par « l’agriculture
intensive » actuelle. Il a mis en avant la nécessité de soutenir l’agriculture
biologique et de l’amener une étape plus loin dans son développement.
Dans sa réponse, le ministre de l’Agriculture a confirmé qu’il
s’était engagé dans ce sens au nom du gouvernement : 50 % de bio dans les cantines
françaises d’ici cinq ans, et une augmentation de 2 % des surfaces agricoles
biologiques d’ici 2021.
UNE PROPOSITION DE SOUTIEN PAR LES MARCHES PUBLICS
Dans l’optique du soutien au développement de l’agriculture
biologique en France, la député Mme Barbara Pompili a fait une proposition à l’Assemblée le 3 août dernier. Elle a préconisé la mise en place de « contrats
alimentaires locaux » entre les agriculteurs et les collectivités locales.
Ces contrats auraient pour objectif d’ouvrir la commande publique aux
agriculteurs biologiques. Cela favoriserait la transition vers une augmentation
de ce mode de production et, sur le long terme, assurerait une plus grande
indépendance des agriculteurs biologiques par rapport aux aides de l’Etat.
La député LREM a déclaré, pour soutenir son projet, qu’il a
le potentiel d’ouvrir « des marchés énormes pour des agricultures (bio)
qui sont peut-être un peu plus coûteuses mais meilleures ». Cet esprit suit
le fil conducteur de la réforme des marchés publics de 2016 : se diriger
toujours plus vers une commande publique plus responsable. Pour cela, les
acheteurs sont encouragés à se détacher du critère du prix dans la sélection
des offres, et se rediriger par exemple vers des critères sociaux et/ou
environnementaux.
La commande publique a représenté plus de 10 % du PIB en 2016,
et constitue à ce titre une source de revenus importante pour les acteurs qui y
participent. Mettre en place un système dans lequel plus de marchés publics
seraient accessibles aux agriculteurs biologiques semble donc être une solution
efficace et pérenne pour développer leur activité et la mettre en avant au sein
des collectivités territoriales. Promouvoir au niveau local pour développer au
niveau national. Il faudra simplement attendre pour voir si les promesses
faites en début de quinquennat par le nouveau gouvernement amèneront les
résultats attendus.