Le deuxième confinement, commencé fin octobre 2020, est bien différent du premier. Les entreprises de TP sont autorisées à poursuivre leurs activités et bien des difficultés rencontrées lors de la reprise après le confinement du printemps ne sont plus. Pourtant, tout ne va pas pour le mieux pour les entreprises de TP franciliennes. Pourquoi et comment ? Petit tour d’horizon des impacts du reconfinement.
Des trésoreries mal en point
Voilà une chose de commune à toutes les entreprises de TP : la mauvaise santé financière. En cause, la baisse globale de l’activité sur un an. En Île-de-France, constate Philippe Servalli, Président de la commission régionale économique et prospective de l’Union des Fédérations du Bâtiment d’IDF, les entreprises de TP devraient compter avec une baisse de chiffres d’affaires de l’ordre de 15,3 % en moyenne.
Cette situation, que l’on pourrait considérer comme une éclaircie, comparée au désastre du premier confinement, ne garantit pour autant pas aux travaux publics des jours meilleurs. Le premier semestre 2021, le monde de la construction en Île-de-France y pense avec angoisse. Pendant que 30 % des entreprises interrogées à ce sujet doutent de leur pérennité, 40 % d’entre elles ont une trésorerie défaillante. Le maintien de l’activité, comme l’indique Philippe Servali, n’aura définitivement permis que de « limiter la casse » car, continue-t-il, « la trésorerie est le thermomètre d’une entreprise. Sans cela, même avec un carnet de commandes à deux ans, elle peut disparaître en très peu de temps ».
Des appels d’offres qui se font désirer
La relance de la commande publique, malgré les multiples efforts consentis, demeure poussive. Les carnets de commande des entreprises peinent à se remplir. En effet, entre janvier et septembre 2020, les appels d’offres relatifs au secteur du bâtiment ont baissé à hauteur de 27 %. En cause, entre autres facteurs, selon Philippe Servali, la crise sanitaire et les dépenses imprévues qu’elle a générées ainsi que la prudence d’élus en manque de ‘’visibilité sur ce qu’ils vont toucher en termes de dotations en 2021’’. Ceci semble paradoxal au regard du nombre de grands projets menés en Île-de-France, bien évidemment. Mais, fait remarquer le Président de la commission régionale économique et prospective de l’Union des Fédérations du Bâtiment d’IDF, « c’est l’arbre qui cache la forêt. Les grands projets n’irriguent pas nos TPE/PME. Nos clients sont les collectivités locales, ce sont elles qui nous font vivre ».
L’impulsion que désire donner le gouvernement à la rénovation énergétique, dans le cadre du plan de relance, porte désormais l’espoir de tout un secteur. L’extension de MaPrimeRénov à l’ensemble des ménages, des copropriétaires et des bailleurs semble, à ce propos, prometteuse. Mais dans quelle mesure permettra-t-elle une reprise vigoureuse ? Nul ne saurait le dire. Difficile de mesurer pour le moment l’effet de levier que les aides gouvernementales auront.