Lorsqu’il engage une procédure de marché, l’acheteur choisi
les critères de notation qui lui permettront de comparer les offres, et ainsi
déterminer laquelle est la plus économiquement avantageuse. Il décide également
librement de la pondération de ces critères et du mode de notation.
Les capacités de l’acheteur en la matière sont limitées uniquement
par la nécessité de respecter les principes fondamentaux de la commande publique. Ainsi, les critères choisis et la méthode de notation ne doivent pas
avoir pour effet de permettre à l’acheteur de retenir une offre qui ne serait
pas la plus économiquement favorable, et rompre avec l’égalité de traitement
des candidats.
Dans son arrêt du 22 juin 2017, la cour administrative d’Appel
de Versailles a confirmé que l’acheteur dispose de beaucoup de liberté dans son choix des critères et du mode de sélection du titulaire. Elle a donné raison à
une communauté de commune qui avait intégré les pénalités de dépassement des
délais dans ses critères de sélection. Plus précisément, il était demandé aux
candidats d’intégrer dans l’acte d’engagement un montant correspondant aux
pénalités qui leurs seraient imposées en cas de retard sur l’exécution des
prestations objet du marché.
L’entreprise évincée a contesté ce critère de notation qu’elle
considérait injustifié. Elle a invoqué notamment le fait que seul le pouvoir
adjudicateur peut fixer le montant des pénalités de retard pouvant être
appliquées à l’exécution du marché. La Cour d’Appel a rejeté les arguments de l’entreprise
et considéré que ce critère de sélection permettait à l’acheteur de « mesurer
la capacité technique de l’entreprise à respecter des délais d’exécution prévus
dans les documents contractuels ».
Cet arrêt de la cour d’appel souligne donc l’importance de
se renseigner sur la méthode de sélection du titulaire choisie par l’acheteur.
Ceci permet en effet de savoir sur quoi il portera le plus d’attention au
moment de la notation des offres. L’acheteur a pour obligation de renseigner
ces informations dans les pièces de marché (notamment de règlement de la
consultation) afin d’assurer la transparence de la procédure. Les entreprises ont
accès à ces informations pour tout marché auquel elle souhaite candidater.
Répondre à un marché est une réelle démarche commerciale qui
nécessite de la méthode. C’est pourquoi nous recommandons aux entreprises de
porter la plus grande attention au contenu des pièces de marché, afin de s’assurer
qu’elles comprennent les attentes de l’acheteur et qu’elles construisent leur offre en accord avec celles-ci. Si une entreprise n’est pas sûre de savoir comment
répondre et comment naviguer à travers les procédures de marché public, elle
peut faire appel à des organismes spécialisés qui peuvent la conseiller sur la
constitution de son dossier et la démarché à suivre.