La dernière enquête de l'OPQIBI (Organisme de Qualification de l'Ingénierie) a sondé 6.500 acheteurs et donneurs d'ordre pour dégager quels critères entre prioritairement en ligne de compte lors de l'attribution d'un marché public. Par rapport à la dernière enquête de 2012, le trio de tête des critères restent, sans surprise, inchangés. Il a trait au coeur des offres :
- valeur technique des prestations
- prix des prestations
- qualité de l’offre
Deux critères plus pointus et “dans l'air du temps” ressortent particulièrement, mais il faut noter qu'ils apparaissent déterminants pour moins de répondants par rapport aux précédentes études :
- la performance en matière de protection de l’environnement était “toujours ou souvent utilisée” pour 54% des répondants en 2009, 53% en 2012 et seulement 49% dans l’étude de 2016.
- le coût global (ou coût du cycle de vie) était “toujours ou souvent utilisée” pour 54% des répondants en 2009, 49% en 2012, et seulement 41% dans l’étude de 2016.
La baisse d'intérêt pour ces critères est difficile à expliquer et pourrait être liée au durcissement des contraintes budgétaires, reléguant à une place secondaire à des critères qui restent complexes à aprpéhender.
L'étude souligne par ailleurs l'importance toujours plus déterminante des certificats de qualification d'entreprise. En effet, 84% des répondants sont “tout à fait d'accord ou plutôt d'accord” pour faire de ces qualifications un outil d'aide à la décision et un instrument de confiance.
Année de réforme majeure oblige, l’étude de 2016 s’est penchée sur le ressenti des acheteurs publics concernant le décret n°2016-360 relatif aux marchés publics :
- 20% des répondants jugent la réforme “positive”;
- 41% la jugent “ni positive, ni négative”;
- 6% la jugent “négative”;
- 30% des répondants “ne se prononcent pas”.
En cumulé, ce sont donc près de 80% des répondants qui n’ont pas encore perçu l’intérêt éventuel de la réforme. Une donnée passablement inquiétante et qui tend à montrer qu’un travail de pédagogie considérable reste à mener pour le gouvernement et les institutions en charge de la promotion de cette réforme. Cette dernière étant néanmoins encore “fraîche”, cette donnée est à relativiser et il sera intéressant d’observer l’évolution de ce ressenti au cours des prochaines années.
Une donnée également interpellante concerne le dispositif “Marché public simplifié” puisque plus de la moitié des répondants (51%) ignore son existence. Parmi ceux qui y ont recours, 50% l'utilise “parfois”, et seuls 8% l'utilisent “souvent”.
Avec des élections présidentielles en ligne de mir, il n'est pas toutefois certain que les acheteurs publics puissent effectivement se familiariser avec les derniers dispositifs en date : à la faveur d'une alternance, une nouvelle réforme pourrait en effet se profiler et venir rebattre les cartes.