Les cyberattaques contre les collectivités et les établissements publics de santé se sont multipliées au cours de ces derniers mois. Une situation préoccupante qui pousse ces derniers à réagir en renforçant leurs équipes et leurs process, dans un contexte où le gouvernement vient de mettre en place le dispositif cybermalveillance.gouv.fr
« La situation n’est objectivement pas bonne en terme de cybersécurité », annonçait Guillaume Poupard, DG de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, au cours de la présentation de son rapport d’activité en juin dernier. L’institution précisait à cette occasion que le nombre de signalements liés à des rançongiciels avait été multiplié par quatre en 2020 par rapport à 2019, avec des conséquences souvent désastreuses pour les organisations victimes. Cette présentation intervenait dans un climat de prise de conscience nationale de ce phénomène, peu avant la mise en place du dispositif "Alerte cybersécurité" et surtout quatre mois après les annonces d'Emmanuel Macron sur ce thème. En février 2021, le Chef de l'Etat lançait en effet un plan de relance composé d’une enveloppe d’un milliard d’euros pour le développement du secteur de la cybersécurité. Parmi les objectifs prioritaires de ce plan : armer l’État et les collectivités face aux menaces de la criminalité en ligne.`
Les collectivités territoriales de plus en plus vigilantes
Si les PME sont particulièrement touchées par ce phénomène, le public n’est pas épargné. Selon l’ANSSI, 20 % des victimes de rançongiciels portées à sa connaissance seraient des collectivités locales. Parmi celles-ci, l’agglomération de Chalon-sur-Saône qui révélait dernièrement qu’une intrusion aurait coûté 550 000 euros à ses administrés. Une somme nécessaire pour récupérer ses données, sécuriser de nouveau les systèmes et reprendre ses activités. Pour cela, la collectivité se serait alors tournée vers des entreprises privées, tout en renforçant ses équipes et en mettant en place de nouvelles procédures internes. Une tendance que l'on peut observer globalement dans le secteur public, qui se traduit notamment par un niveau d'exigence accru en matière de protection des données dans les mémoires techniques et les appels d'offres.