L'Union européenne a approuvé lundi un nouvel outil pour pousser ses partenaires commerciaux, notamment la Chine et les États-Unis, à ouvrir davantage leurs marchés publics, sous peine de voir leurs propres entreprises entravées au sein de l'UE. « L’Europe naïve, c’est du passé », a commenté le ministre français délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, après l’accord trouvé entre les 27 Etats membres et le Parlement européen pour mettre sur pied le nouveau mécanisme. Si l'UE autorise l'accès à 95% de son marché au reste du monde, les entreprises européennes n'ont, elles, accès qu'à 50% des marchés publics mondiaux, voire moins de 30% aux États-Unis. La Commission européenne sera désormais en mesure d’ouvrir des enquêtes en cas de suspicion de discrimination et l'affaire entamera des consultations avec le pays en question pour ouvrir son marché, faute de quoi l'UE pourra imposer des amendes.
« Barrières injustes »
"Cet outil important donnera à l'UE un levier sur les barrières déloyales et favorisera une concurrence loyale", a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, en évaluant sa compétitivité. L'UE ne s'en cache guère : il s'agit de répondre au protectionnisme américain, mais aussi au fait que la plupart des marchés publics sont remportés par des entreprises locales et de nombreux secteurs de l'économie par des entreprises étrangères aux profits des monopoles d'État. Cet enjeuest très important pour les entreprises. Les marchés publics, qui peuvent aller de l'achat d'ordinateurs pour l'administration à la construction d'infrastructures routières ou à la gestion de réseaux de transport, représentent une part importante du budget national. Ils représentent en moyenne entre 10% et 20% du PIB de chaque pays, et « totalisent plus de 8 000 milliards d’euros d’opportunités commerciales dans le monde » par an, assure la Commission. De nouvelles opportunités de réponses à des appels d'offres?